Santo Tirso, envoyé spécial.
Il y a quatre ans, à Rotterdam, l'équipe de France avait arraché (2-1, but en or) le titre européen face à l'Italie, un pays où étaient alors passés huit des onze Bleus alignés au coup d'envoi. Dimanche, à Lisbonne, pour son entrée dans l'Euro face à l'Angleterre, elle devrait compter sept joueurs évoluant en Premier League anglaise. Le nouvel eldorado des internationaux tricolores. Pour le côté fratricide, c'est vite vu. Thierry Henry a détaillé son sentiment depuis la retraite des Bleus, à leur camp de base de Santo Tirso : «Dans le foot d'aujourd'hui, vous affrontez toujours des gars qui savent parfaitement qui vous êtes. Je peux jouer contre des Italiens ou des Anglais, en équipe nationale ou en club, les défenseurs me connaissent par coeur. Ça fait juste une différence quand j'affronte Chelsea et William Gallas, parce qu'on se connaît depuis l'âge de 10 ans.» Ashley Cole et Sol Campbell, ses coéquipiers à Arsenal, qu'il retrouvera en face de lui dimanche ? «Ni chaud, ni froid. Cette année, j'ai joué trois matchs contre le type du Dynamo Kiev, Serguei Fedorov. Je ne l'avais jamais vu. J'en ai bavé. Comme contre Bolton en championnat, à chaque fois que Bruno N'Gotty me prend au marquage. Ça veut dire quoi ? Que N'Gotty devrait être en équipe de France ?» Pour ce malade de ballon, surnommé «l'Encyclopédie» dans le groupe France, l'Angleterre est un match comme un autre.
Les Bleus seront pourtant face à eux-mêmes sur la pelouse de l'Estadio da Luz