Londres, de notre correspondant.
Les supporters anglais oscillaient hier entre la tristesse et la colère après la défaite de leur équipe face à la France. Pour la presse tabloïd d'outre-Manche, l'Europe évoque davantage la nouvelle débâcle footballistique plutôt que les élections. Partout, la même photo revient en une : David Beckham, comme toujours à l'unisson de ses concitoyens, se couvre le visage. Dépité. Il y a aussi son fils, Romeo, en pleurs dans les travées, avec sa mère Victoria, qui tente en vain de le consoler. «Complètement dégoûtés», résume le Sun. Et d'ajouter : «Si proche de la gloire, et puis deux minutes d'agonie.»
Depuis quelques jours, le pays tout entier pavoisait en rouge et blanc. Avant la rencontre, un prêtre anglican, le révérend Elwin Cockett, avait même rédigé une prière pour la victoire des joueurs de Sven Goran Eriksson, le manager. Dimanche soir, vingt millions de téléspectateurs britanniques assistaient à l'événement. Certains d'entre eux n'ont pas supporté ce retournement du sort, cette pirouette finale, après quatre-vingt-dix minutes d'espoir.
«Quand Zidane a marqué pour la seconde fois, tout a explosé», a expliqué un habitant de Birkenhead. Des affrontements ont éclaté à travers tout le royaume. A Croydon, une banlieue du sud de Londres, les bouteilles de bière ont commencé à voler. Des centaines de hooligans ont attaqué les forces de l'ordre et endommagé plusieurs véhicules de police pendant près d'une heure. Quatorze personnes ont été inte