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Libération

Lettons sans complexes

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publié le 16 juin 2004 à 1h05

République tchèque-Lettonie 2-1

Buts pour la République tchèque : Baros (73e), Heinz (85e).

Pour la Lettonie : Verpakovskis (45e+1).

Envoyé spécial à Porto,

La Lettonie découvre l'Euro, l'Euro découvrirait-il la Lettonie ? Quand on demandait, il y a quinze jours, au Suisse Mario Celestini s'il connaissait le nom d'un joueur letton, il répondait : «Pas la moindre idée.» Le libero helvète Patrick Müller a fait, quant à lui, une réponse de chameau : «Demandez aux Lettons s'ils connaissent un joueur suisse.» Les deux hommes ne sont pas des spectateurs assidus de la Coupe Baltique, une vieille dame de 76 ans qui, pour avoir survécu même pendant l'occupation soviétique, est longtemps restée la seule compétition où les supporters lettons allaient chercher des sensations. Il faut dire que leur équipe nationale n'y a pas toujours mis du sien. A l'automne 1937, la Lettonie, alors indépendante, est dans l'antichambre de la Coupe du monde française : reste un barrage contre la «Wunderteam» autrichienne de Matthias Sindelar, celui qui préférera, quelques mois plus tard, le suicide à l'Anschluss. Le 5 octobre, la Lettonie s'incline 2-1 à Vienne, ce qui promettait une formidable partie de manivelle au retour, à Riga. Le match n'aura jamais lieu. Personne ne se souvient plus de l'origine du forfait balte.

Avant de se qualifier pour ce championnat d'Europe, le foot letton en était là, entre ses trous de mémoire et une triste soirée d'automne 2001 qui les avait vus concéder le nul à Saint-Marin de