Santo Tirso, envoyé spécial.
L'équipe de France, qui affrontera ce soir la Croatie à Leiria, n'est pas venue au Portugal pour gagner un match, même contre son meilleur ennemi anglais. Elle voit loin. Donc, elle ne peut s'empêcher de s'interroger sur les 90 minutes d'impuissance qui ont précédé le happening zidanien. Le meneur de jeu tricolore l'admet : «C'était vraiment difficile de trouver des solutions. Il n'y avait qu'une possibilité : les coups de pied arrêtés.» Le sélectionneur, Jacques Santini, avait déjà compris une demi-heure avant le coup d'envoi. «Quand j'ai vu que les Anglais alignaient Ledley King (un grand costaud, assez lent, ndlr) en défense centrale, c'était transparent pour nous : ils allaient se masser à 20 m de leur but et nous attendre.» Alors ? «Ça nous a gênés. Les staffs adverses, c'est du haut niveau aussi.»
Les Bleus seront donc condamnés à tailler leur route au coupe-coupe, dans des arrière-gardes surpeuplées. Ce qui met en difficulté Thierry Henry, qui n'a aucune chance de revivre au Portugal le festival de Cannes, qui lui avait permis de désintégrer la défense allemande (3-0), le 15 novembre en match amical. «Les Allemands sont les derniers à avoir essayé de défendre haut dans le terrain face à nous, explique Bixente Lizarazu. La grande qualité d'Henry ne s'exprime que s'il part de loin. Quand il prend de la vitesse, il fait mal. Mais notre jeu a été disséqué. D'un côté, on nous laisse le monopole du ballon et nos défenseurs ne sont pas sous pressio