Leiria, envoyé spécial.
Le match nul (2-2) arraché aux Croates, jeudi soir à Leiria, c'est encore Fabien Barthez qui en parlait le mieux après la douche. «Vu de derrière, le match me faisait peur. On s'est mis tous seuls dans la merde. On a eu de la chance avec l'égalisation de David Trezeguet (qui confirme avoir involontairement contré le ballon de la main avant son but, ndlr). Ce résultat nul est un miracle.» Un de plus, quatre jours après les deux buts de Zinédine Zidane dans les arrêts de jeu qui avaient permis aux Bleus de l'emporter (2-1) face à l'Angleterre. Quelques mètres plus loin, l'attaquant croate Dado Prso déroule d'une voix de rogomme un couplet altermondialiste : «Ils nous ont pris de haut. Les Français ne se sont pas engagés face à nous comme ils l'ont fait face à l'Angleterre.» A cet instant, la zone mixte ressemble à un champ de bataille, comme l'aire de jeu une demi-heure plus tôt. Une cohue annonce l'arrivée de Zidane. Il dit gravement : «Ce fut un match bizarre. On s'est mis en difficulté nous-mêmes. Peut-être qu'à 1-0, nous avons temporisé. Il faut que nous trouvions des solutions pour jouer bien mieux que ça.» Le petit attaquant croate du CSKA Moscou, Ivica Olic, est seul dans son coin. Il observe le maître, comme s'il n'y croyait pas. Olic le désigne et lève le pouce. «Lui, il a de la glu là [il désigne l'intérieur de son pied droit]. Non, à part ça : en deuxième mi-temps, les Français ont eu beaucoup de mal physiquement.»
Fantôme. Le match de Leiria e