Santo Tirso, envoyé spécial.
Lilian Thuram, 32 ans, sera sélectionné pour la 102e fois contre la Suisse. A l'automne dernier, il a enfin obtenu le poste d'arrière central qu'il réclamait depuis six ans et qu'il occupe en club. Jusque-là, les sélectionneurs successifs le préféraient arrière droit.
Quelle sont les bases de votre nouveau poste ?
De la rigueur, de la puissance en un contre un, au sol comme dans les airs, et une grande dose d'agressivité sur l'homme. Ensuite, il faut avoir le sens de l'anticipation, qui passe par la lecture du jeu. C'est dans ma zone que ça se termine, une action réussie aboutit toujours dans l'axe.
C'est quoi, l'anticipation ?
On quitte l'attaquant que l'on marque pour se lancer sur la ligne de passe, entre celui-ci et le porteur du ballon. C'est risqué : on n'anticipe que si l'autre arrière central glisse pour prendre au marquage l'attaquant que l'on avait en charge. L'articulation avec son coéquipier est vitale.
Utilisez-vous la vidéo pour étudier votre adversaire direct ?
Les vidéos montrant les circuits offensifs de l'équipe adverse sont utiles, mais je n'aime pas trop étudier mon adversaire direct par ce biais. On se connaît tous très bien : les retransmissions télé, ce que les coéquipiers peuvent dire des joueurs... Je préfère m'imprégner du jeu d'un attaquant une fois sur le terrain, faire confiance à mes propres sensations. Les constatations que vous faites avant le match via la vidéo, du genre