Santo Tirso, envoyé spécial.
L'équipe de France jouera ce soir, dans le petit stade de Coimbra (à 130 kilomètres au sud de Porto) face à la Suisse, sa survie dans ce Championnat d'Europe portugais. Un match nul suffit pour atteindre les quarts de finale. Une défaite par moins de trois buts d'écart aussi, si Croates et Anglais ne se départagent pas à la même heure. Il n'y a pas le feu. Sauf que la maison bleue bruisse de discussions sur la conduite tactique à suivre, le tout sur fond d'ego malmenés.
Les cadres de l'équipe ont une intuition: au train où vont les choses, la France ne sera pas championne d'Europe dans deux semaines. Patrick Vieira: «Pour y parvenir, il faut monter en régime. On se réunit entre nous. On en parle beaucoup.» Ils parlent de la position de Zidane, qui déserte le flanc gauche au gré de ce qu'il a envie de faire. Et encore Zidane, accusé de ralentir le jeu. On ne rêve pas: dans les couloirs de l'hôtel Cidnay de Santo Tirso, qui abrite le staff tricolore, l'icône planétaire du jeu et le meilleur Bleu sur le terrain depuis le début de la compétition est remise en cause. Et pas qu'un peu, puisque c'est l'essence même de son expression technique (conservation du ballon, service à contretemps) qui pose problème.
«Plus vite». Cette contestation a un épicentre, Thierry Henry et David Trezeguet, à l'abri de la concurrence sur les terrains portugais compte tenu de la faiblesse des alternatives (Louis Saha, Steve Marlet). Le premier parle clair : «A nous de jou