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Libération

Bleus sans âme

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La France a été piteusement éliminée de l'Euro par la Grèce, vendredi.
publié le 26 juin 2004 à 1h13

Grèce-France : 1-0

But pour la Grèce : Charisteas (65e)

(Envoyé spécial à Lisbonne)

Le stade José Alvalade de Lisbonne est un château fort, avec ses couloirs labyrinthiques hauts de plafond où l'on s'égare, sa verticalité, ses douves profondes de quatre mètres bordant la pelouse et ses couleurs mates (vert foncé ou vert-de-gris, mauve passé) que même le soleil de plomb ­ il faisait 33 ° à l'ombre hier en fin d'après-midi ­ n'arrive pas à illuminer. L'enceinte n'était pas pleine: champion d'Europe en titre à l'affiche, pour tout le Portugal c'était lendemain de bringue. Quant à la pelouse, c'était la salle des tortures, où une équipe grecque à la discipline spartiate a battu vendredi soir (1-0) sans rémission une équipe de France épuisée, ce qui s'est par exemple vu au nombre de frappes écrasées de ses attaquants, sans même parler du match d'un Zinedine Zidane transparent. Ce cadre bizarre, qui sentait le creux, a donc été le vraisemblable terminus d'une génération: celle des Lilian Thuram, Bixente Lizarazu, Marcel Desailly (lui seul a officialisé son retrait), peut-être Fabien Barthez, on n'ose dire Zidane.

«Plaisir». La veille du match, l'entraîneur allemand de la Grèce, Otto Rehhagel, avait tenu un discours éclairant pour peu qu'on prenne la peine de se livrer à un ­ léger ­ décryptage. «Nous allons jouer ce match en prenant le maximum de plaisir (traduction: comme si c'était le dernier). Nous allons nous battre comme des héros (c'est notre jour, les gars je le sens). Il y a t