Lisbonne envoyée spéciale
Alors que les Portugais font la fête comme rarement dans leur histoire, les experts économiques font grise mine. Les retombées de l'Euro 2004 seraient très décevantes. C'est du moins la triste nouvelle annoncée par le ministère des Finances portugais. «L'organisation de l'événement aura un impact marginal sur l'économie, de l'ordre de 0,08 % du produit intérieur brut», écrit l'équivalent de l'INSEE local, dans une étude spécifique accompagnant sa note de conjoncture mensuelle. Un impact nettement inférieur à celui de l'exposition universelle de Lisbonne en 1998, qui avait dopé la croissance de 0,3 %. Il est vrai que la conjoncture économique était meilleure à l'époque.
Pour les économistes officiels, le plus gros effet bénéfique de l'Euro 2004 est déjà dans le rétroviseur. Le pays a investi 806 millions d'euros dans la création ou la réfection de dix stades. Ces grands travaux ont soutenu l'emploi dans le bâtiment ces trois dernières années, sur l'ensemble du territoire. Ces stades ont été financés pour moitié par les collectivités locales et l'Etat. L'autre moitié plombe les comptes des clubs résidents concernés.
Antifoots. Mais l'Euro, c'est surtout une invasion de supporters qui font marcher le commerce local. Du point de vue des recettes du tourisme lié au ballon, la direction des études du ministère des Finances les évalue à 112 millions d'euros, en hausse de 22 % par rapport au mois de juin de l'an dernier. Là encore, l'effet de l'Expo 98 avait é