Directeur technique national (DTN) de l'athlétisme français, Robert Poirier livre à Libération les réflexions que lui inspire l'affaire Montgomery.
Comment jugez-vous la vague antidopage en cours aux Etats-Unis ?
Sans parler d'événement historique, c'est à coup sûr un fait marquant. L'affaire Ben Johnson à Séoul correspond à la prise de conscience du CIO malgré les réticences de certains dirigeants... La chute du Mur a signifié la fin du dopage d'Etat incarné surtout par l'Allemagne de l'Est. Là, on peut penser que le bloc américain est touché à son tour par la gravité du problème.
Prise de conscience profonde ou réaction purement opportuniste ?
Au départ, l'affaire Balco (lire ci-contre) vient de la justice. Mais plutôt que de faire l'autruche, les instances sportives américaines ont rebondi sur la forte médiatisation du scandale pour radicaliser leur attitude. Quelles que soient leurs motivations réelles, on ne peut que s'en féliciter, et pas pour des raisons mesquines de médailles en plus ou moins. Simplement parce que c'est une question d'éthique.
Comparé au tumulte américain, c'est le grand calme en France. Nos sportifs sont-ils si propres alors que certains experts les disent majoritairement dopés ?
Quels experts ? Je suis désolé, mais je ne peux souscrire à ce genre d'assertions pseudo scientifiques. Je peux vous assurer que, dans l'ombre, sans aucune publicité, il se passe quotidiennement des choses dans le domaine de la lutte antidopage en France. Je rentre du meeting de