Porto envoyé spécial
Quand un pays qui n'est pas habitué à gagner se retrouve au faîte du foot européen, il fait donner ses ministres. Jeudi, dans les couloirs du stade du Dragon de Porto, quelques minutes seulement après la qualification de la Grèce dans les prolongations (1-0) aux dépens de la République tchèque, la ministre hellène de la Culture embrassait tout ce qui passait à portée. Fani Pali Petralia, qui avait déjeuné quelques heures plus tôt avec des supporters sur les bords du Douro, parle alors de la finale comme d'«un idéal» : «L'entraîneur est très bien. Ça fait des mois qu'il pense à ses joueurs.» A quelques mètres, son homologue des Sports, George Orfanos, costume gris anthracite et cravate aux reflets mordorés, s'exclame: «Les enfants grecs doivent regarder ce qui s'est passé et prendre exemple».
Grand ténébreux. Les portables des joueurs sonnent sans arrêt. Le gardien, Antonios Nikopolidis, jure que «l'équipe grecque se battra toujours, sans penser à rien». Il dit : «J'essaie de comprendre.» Le héros du tournoi, Traianos Dellas, un remplaçant à l'AS Roma, surjoue son personnage de grand ténébreux. Lentement, d'une voix de rogomme, il explique avoir remarqué «après le deuxième corner où les Tchèques opéraient un marquage de zone sur cette phase de jeu». Il en a profité à la 105e minute. Son but ? «Je ne me souviens de rien, sauf que les gens étaient fous, qu'ils couraient dans tous les sens. Je ne savais même pas si le match était fini. Pour la finale, les Port