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C6H12O6 + 6O2 = 6H2O + 6CO2

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publié le 3 juillet 2004 à 1h19

Le milieu se sent persécuté. Pourquoi les cyclistes sont-ils les seules victimes expiatoires du sport ? L'explication de cet «acharnement» tombe sous le sens si on résout le problème sous l'angle physiologique. Le vélo peut se résumer à de la chimie pure. C'est, tous sports confondus, celui qui donne les meilleurs résultats immédiats à tous ceux qui associent médication et performance. Le fonctionnement du coureur est aussi simple que l'utilisation du bec Benzen de la mallette du petit alchimiste.

Il faut juste comprendre le sens d'une petite équation : C6H12O6 + 6O2 = 6H2O + 6CO2 Une molécule de sucre (le carburant de l'effort) ajoutée à six d'oxygène (mesuré par le taux hématocrite) se dégrade au niveau du muscle pour en donner six d'eau (la sueur) et six de gaz carbonique (évacué par la respiration). Cette dégradation crée la contraction musculaire : vous pouvez bouger, pédaler. L'homme ne mange et ne respire, n'a de poumons et un coeur que pour permettre cette équation. Ses fonctions vitales ne sont organisées que pour lui permettre de la résoudre.

Cette filière énergétique ne crée pas de déchets, elle est infinie pour les efforts d'intensité faible à moyenne. Mais au-delà d'un seuil de pédalage trop intense une autre filière, dite «lactique», intervient, pourvoyeuse de toxines difficilement supportables. L'athlète souffre et atteint ses limites humaines. C'était beau, c'était le sport, c'était avant.

Pensons simple, pensons chimie, pensons logique dopage. Disons comme Cyri