Magny-Cours envoyé spécial
C'était donc ça, cet air goguenard qu'affichait Michael Schumacher samedi après-midi à l'issue des qualifications du Grand Prix de France. Battu pour la pole position par le jeune Espagnol Fernando Alonso, l'Allemand estimait que le fait d'être en première ligne était déjà une satisfaction. Qui mieux que Schumacher sait à quel point Ross Brawn, le stratège de son écurie Ferrari, est capable de préparer des stratégies à tiroirs, en général un peu plus souples que celles de la concurrence ?
Ordinateurs. Car, cette fois encore, c'est l'écurie italienne qui a forcé le sextuple champion du monde à l'exploit. Après un départ sans histoire, donné sous 27 degrés, le début du Grand Prix voit les Renault d'Alonso et de Trulli encadrer la Ferrari de Schumacher. Celui-ci se rapproche de la voiture de tête, mais pas suffisamment pour l'inquiéter. Alors que Schumi vient de procéder à son deuxième arrêt, tout va bien à bord. Mais il manque à l'Allemand un petit quelque chose pour s'attaquer à l'Espagnol. Derrière leurs ordinateurs et leurs écrans de contrôle, les stratèges de Ferrari constatent qu'il sera très difficile de venir à bout du coriace Alonso en conservant comme lui une stratégie à trois arrêts. Essayer de le doubler sur la piste représente un trop gros risque.
Soudain, la radio de bord de la Ferrari numéro 1 grésille. C'est Brawn qui suggère à son pilote de marquer quatre arrêts. Schumacher répond quelque chose comme : «No risk, no fun !» («Pas de risque