Il est minuit dimanche soir, place Saint-Michel à Paris. Et les Grecs sont dans les rues du Quartier latin, de la Huchette à Mouffetard (photo), devant les yeux ébahis de certains badauds. «C'est dingue ce qui nous arrive, exulte ce supporter à demi nu. C'est fou! Fou! Fouuuu! Mais attendez un peu.» Il se débarrasse de son jean et part en courant vers la fontaine Saint-Michel. Quelques minutes plus tard, l'exhibitionniste se retrouve au sommet de l'Olympe, esquissant quelques pas de ce qui pourrait être la déclinaison moderne d'une danse traditionnelle. En dessous, la foule grossit à vue d'oeil. Des automobilistes klaxonnent furieusement. Certains garent leur véhicule n'importe comment. Mais tous hurlent et chantent. Soudain on entend un pétard. Sur le sol, une petite toupie en feu est en train de tourner. «Rien de grave. Ce n'est pas méchant. Juste un feu de Bengale», explique son propriétaire avant d'en balancer un autre. Un bruit de vaisselle monte de la rue de la Huchette juste à côté. Dans les restaurants, on brise les assiettes blanches par dizaines. «A ce rythme-là, ils n'en auront bientôt plus», lâche un passant inquiet. Sur le sol, les badauds doivent enjamber les débris. La rue est étroite. «Ce n'est pas facile, avoue une femme qui a bien du mal à avancer. Mais bon, c'est la tradition.» Un peu plus bas, dans la salle du Mythos, on danse. Dehors les curieux se pressent et observent avec curiosité. «Les Grecs sont devenus fous, confie un supporter. Et on veut que ça
Feux de Bengale et assiettes brisées dans le Quartier latin
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par Damien ALBESSARD
publié le 6 juillet 2004 à 1h20
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