Menu
Libération
Portrait

Sébastien Joly, à corps perdu

Article réservé aux abonnés
L'antépénultième du général oublie les affaires pour savourer la course.
publié le 9 juillet 2004 à 1h24

Durant ce Tour, Libération va à la rencontre des jeunes professionnels français qui, malgré un sport abîmé par le dopage, ont embrassé la carrière et gardé foi dans leur métier.

(envoyé spécial à Chartres)

Mercredi, au départ du contre-la-montre par équipes Cambrai-Arras, Sébastien Joly, 25 ans, était lanterne rouge (dernier du classement général). A l'arrivée, grâce au chrono réalisé par son équipe, Crédit agricole, il avait gagné une place. Pour son premier Tour, le dossard 58 était hier soir antépénultième au général à 34' 38" de son copain Thomas Voeckler le nouveau leader emmailloté de jaune.

Cela n'entame en rien la foi de cet autodidacte de la bicyclette. «Aucun de mes parents n'est sportif, précise-t-il. Je suis venu au vélo par le biais d'un copain qui était à l'école de cyclisme.» Mais pas encore sur une voie royale : «J'ai fait plein d'autres sports, du judo, du foot, du basket, un peu de golf, de la course à pieds et aussi du hand. Mais surtout pour m'amuser. Avec le vélo, j'ai fait pareil car à l'école de cyclisme, on ne faisait que des trucs d'adresse, mais jamais de compétition, ça me barbait, et mes parents ont alors pensé que je faisais avec le cyclisme comme avec les autres sports.»

Tactique, vitesse. Mais plus les mois passent, plus le vélo et les sensations qu'il ressentait en slalomant autour des quilles lui manquent. Au point qu'il finit par sortir de son superbe isolement. «Deux ans plus tard, je suis revenu, en minimes, et là on faisait de la compétition.