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Portrait

Pierre Bourquenoud, le grand frère suisse

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Du dopage, il espère voir naître «un grand ménage».
publié le 10 juillet 2004 à 1h25

Angers, envoyé spécial.

Ce ne sont pas ses podiums en championnat de Suisse qui ont sorti Pierre Bourquenoud de l'anonymat du peloton. Vendredi, le dossard 203 de l'équipe RAGT figurait à la 160e place du classement général, à 22' 32" de Thomas Voeckler.

La notoriété du natif de Vaulruz (près de Fribourg) tient à cette alchimie particulière du Tour quand elle est mélangée à l'inconscient collectif. Bourquenoud, qui dispute sa deuxième Grande Boucle cette année, s'est retrouvé chaque fois avec l'insigne «honneur» de lancer les hostilités, en premier parteur du prologue, en 2003 sous la tour Eiffel comme cette année à Liège. Seul un profond sens de l'humour peut pousser ce grand timide à dire qu'il a été «deux ans de suite leader du Tour».

Pendant quelques minutes, c'est en effet son chrono qui a fait référence. L'an passé, pour sa première participation, il avait abandonné après huit jours de course (infection urinaire). «Cette fois, je vais prendre les jours les uns après les autres, sans tirer de plans sur la comète. J'espère éviter les chutes jusqu'à la montagne.»

«Bon esprit». Dans la socialisation du peloton, Pierre Bourquenoud tient un rôle de grand frère auprès des jeunes coureurs de la non moins jeune équipe RAGT. «Il a très bon esprit et s'entend avec tout le monde», assurent tous ceux qui le connaissent, y compris son actuel directeur sportif, Jean-Luc Jonrond. Du vélo, du plaisir et de la souffrance qu'il procure tout à la fois, le Suisse en connaît désormais un rayon,