Quimper, envoyé spécial.
Hier, du haut de son 1,58 m et de ses 24 ans, Samuel Dumoulin, coureur de la formation AG2R, a mis le «nez à la fenêtre». Peu après le départ de Lamballe, le plus petit coureur du Tour est sorti du peloton, se faisant rattraper deux minutes plus tard. En fin d'étape, il s'est fait remarquer d'une autre manière, en mettant le nez par terre. Pris dans une chute collective, il est resté choqué un petit moment. Condamné à terminer l'étape en poursuiteur, il a dû se sortir les tripes. Comme il le fait déjà depuis une douzaine d'années, la moitié de sa vie.
Précoce. On n'imagine pas ce qu'une cour d'immeuble peut ouvrir parfois comme perspectives sur le monde. Pour Samuel, la passion du cyclisme s'est développée entre quatre murs, à Vaulx-en-Velin. «J'étais un enfant hyperactif, il fallait que je bouge tout le temps, alors je prenais mon vélo et je faisais des tours et des tours. J'arrêtais quand j'étais épuisé, mais j'étais heureux. C'est à ce moment que j'ai décidé que je serais coureur cycliste.» Sa vocation est précoce, et après une intrusion de cinq ans dans le BMX (tout-terrain) il passe à la route. Il a 12 ans. Un défi pour ce gabarit de poche. En 1996 il devient champion de France cadet. Passé pro en 2002, il acquiert la certitude d'avoir enfin atteint son but le 27 juillet 2003, à l'issue du Tour du centenaire. Il finit 141e de l'épreuve (sur 147), à plus de quatre heures d'Armstrong : «Etre dans le Tour, c'est déjà un rêve pour n'importe quel coure