Guéret, envoyé spécial.
La maman de Carlos Da Cruz (Fdjeux.com) aime beaucoup les fleurs. A la vue d'un bouquet, ses yeux brillent de cette joie simple et profonde. Une telle félicité émanait de cette mère que Carlos a très vite eu envie de lui mettre du feu dans les quinquets. «Mon frère Pascual faisait du vélo, à un petit niveau et, quand il gagnait, il ramenait le bouquet à la maison. Je voyais que ma mère était très contente, alors je me suis dit pourquoi pas moi», explique le dossard 164, 153e de l'étape d'hier, 119e du général, à 18' 05" de Thomas Voeckler.
Famille. Il a dû patienter avant de déclencher à son tour de fugaces mais précieux instants de bonheur familial. «J'ai taquiné mes parents pendant deux ans avant qu'il m'inscrive dans un club, à 14 ans. Ils trouvaient que j'étais trop jeune pour un sport si dur, et ils me protégeaient», dit ce fils de métallos (sa mère a longtemps travaillé chez General Motors, à Aubervilliers et son père chez Citroën, à Saint-Ouen).
Son grand-père portugais a émigré à Saint-Denis, il y a quarante-cinq ans, fuyant la dictature de Salazar. Carlos y est né, et a grandi à La Plaine. Ceci bien avant le Stade de France. Ce qui l'autorise à dire : «Je suis le seul titi du peloton.»
Chez les amateurs, Carlos Da Cruz s'est construit un joli palmarès, remportant deux cents victoires avec ses clubs successifs : Villeneuve-la-Garenne, Antony et Aubervilliers. Autant de bouquets glanés tantôt sur piste, tantôt sur route, ramenés dans l'appartement