Saint-Flour, envoyé spécial.
Né sous le signe du taureau, le Gersois Nicolas Portal (AG2R) gratte souvent le bitume du pied, impatient qu'il est de vouloir sortir du troupeau et arpenter le corral du parcours nez au vent. Ce longiligne coursier, dominé par une mèche de cheveux teints en rouge, est un parfait baroudeur. «Je ne suis pas là pour me contenter de rester au milieu du peloton sans rien faire, à suivre le rythme sans jamais rien tenter», explique-t-il à l'entame de sa troisième année professionnelle. L'an passé, pour sa découverte du Tour de France, il a humé de nouvelles sensations dans de nouveaux pâturages : «J'étais très tendu, je ne savais vraiment pas où j'arrivais. J'avais l'impression d'être dans une autre course, avec d'autres coureurs. C'était un peu la même chose que quand j'étais passé pro. J'avais l'impression de repasser pro.» Il s'était fait remarquer en prenant la poudre d'escampette dans la 11e étape, Narbonne-Toulouse, remportée par l'Espagnol Flecha. Nicolas avait terminé septième.
Son premier succès sur la route des grands, il l'a obtenu en s'adjugeant au sprint une étape du Dauphiné libéré, au mois de juin dernier. Encore tout essoufflé, il lâcha à l'arrivée à Aubenas : «Une victoire, c'est une victoire, et même si je ne gagne que celle-là dans ma carrière ça restera super.»
Statut. A 25 ans, Nicolas Portal fait partie des «espoirs» du cyclisme français. Un statut dont il se délecte, même s'il avance : «Je ne suis pas un grand coureur. Je ne me com