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Aux larmes citroyens

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Richard Virenque remporte détaché l'étape Limoges-Saint-Flour.
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publié le 15 juillet 2004 à 1h27

Saint-Flour, envoyé spécial.

Au fond, il n'est pas si difficile de se composer un personnage pour la postérité, surtout en cette terre d'Auvergne qui les cultive pour les replanter ensuite à la présidence de la République (Pompidou, Giscard). Prenons donc un Français de taille moyenne, trentenaire, cycliste, parlant un peu du nez, et répondant au nom de Richard Virenque, autrefois martyrisé par la justice, du moins selon l'histoire officielle.

Pois rouge. Dépêchés en urgence au km 173 quand Virenque lâche Axel Merckx (Lotto) dans le puy Mary et avec qui il avait fait affaire au km 35 pour sortir du peloton, les plus grands tailleurs alertés par la direction de course lui ont découpé une tunique à pois rouges qui lui fera encore tout son mois de juillet.

Richard, très ému, a déclaré : «Pour moi, c'est tous les jours le 14 juillet sur le Tour !» C'est sans conteste un exploit d'une immense valeur qui tire de chaudes larmes. Trop ? A moins de tout mettre sur le dos de la confrérie des peleurs d'oignons saint-florains ? Toujours est-il que notre champion se mit à pleurer sur les disparitions de deux êtres chers. Une grand-mère qu'il n'a pu accompagner en terre car il disputait le Dauphiné libéré : «Elle m'estimait et j'ai eu des remords de ne pas m'y rendre, mais j'étais en pleine préparation...» Le suiveur, qui n'est pas une bête, comprend ces choses-là. Et d'autres. Comme cette douleur encore et tout aussi réelle causée par le décès d'un membre, disons de grand mérite, de la gran