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Libération

Feria de Céret, classe toriste

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En plein fief catalan du culte du toro rare, les spécimens d'Hernandez Pla faisaient peur.
publié le 15 juillet 2004 à 1h27

Céret, envoyé spécial.

Les corridas à Céret sont des meetings altermondialistes depuis qu'en 1987, l'Association des aficionados cérétans (Adac) y organise les corridas. Céret, qui se veut «la feria la plus torista du monde», combat la globalisation du toro, phagocyté à 80 % par le sang Domecq. Au toro régulé dès sa sortie du toril par la génétique et accusé de collaboration, Céret oppose le toro sauvage et, on comprend pourquoi le peon Pablo Saugar est retourné discrètement se signer devant la chapelle après la course de dimanche. Il venait, lui, ses confrères, les trois matadors, les picadors et les chevaux de pique, de passer devant les toros mansos, violents et méchants de Hernandez Pla, un sale quart d'heure de plus de deux heures.

Minoritaires. L'Adac mène plusieurs combats. D'abord un combat patrimonial. L'association programme des élevages issus de sangs minoritaires, en voie de disparition ou quasiment inconnus. En 2002, les Cérétans avaient débusqué des toros portugais de l'élevage de Rita Vaz Monteiro, fondé en 1840, et qui n'avaient jamais participé à une corrida. L'an dernier, ce sont les novillos de caste navarra d'Arriazu, au demeurant plus affligeants les uns que les autres, qui étaient présentés en novillada. Cette année, il y avait samedi des toros de Luis Terron, utilisés jusque-là uniquement pour les corridas à cheval et, dimanche, les toros santa coloma d'Hernandez Pla.

Ils étaient puissants, féroces, imposants, très armés, gris et blanc, sales, vicelards e