La Mongie, envoyé spécial.
On redoutait dans cette véritable première étape de montagne le retour en action des puissances invisibles. Encore une fois c'est ce qui s'est passé vendredi puisque Lance Armstrong (US Postal), dans les cinq derniers kilomètres de l'ascension vers La Mongie, a mis ses principaux rivaux sous clef dans un assaut aussi brillant que meurtrier. L'étape a été remportée par Ivan Basso (CSC) d'un bon mètre sur Lance : «C'est une grande satisfaction de finir avec le meilleur. C'était ma journée, mais Lance est vraiment le type le plus fort sur ce Tour de France.» Thomas Voeckler (La Boulangère) garde son maillot, mais s'est cru défaillir aux derniers cinq cents mètres : «J'ai terminé comme j'ai pu...» C'était les comptes et les débours à l'issue de la douzième étape et avant la grosse journée de samedi (Lanmezan-plateau de Beille, sept ascensions). Au général, l'Américain passe en deuxième position à 5' 24" du Français, qui sait bien que la belle aventure se termine ce samedi matin. Qui possède le pouvoir de faire relever le soleil quand La Mongie était plongée dans le crépuscule ? Puis de faire sécher la route après un terrible orage avec un séchoir à cheveux ? D'écarter les cumulus qui s'accrochent au Tourmalet ? De faire taire le tonnerre et ses détracteurs ? L'homme qui possède la puissance d'envol la plus phénoménale jamais vue depuis les débuts de l'aviation à réaction. Le suiveur ne démasque évidemment rien, ni ruse, ni circuit mystérieux. Il retrouv