Professeur de sport et entraîneur, Antoine Vayer, 41 ans, dirige AlternatiV, une cellule de recherche sur la performance, à Laval (Mayenne). Durant le Tour, il est chroniqueur pour Libération. Premier bilan après les Pyrénées.
Rien ne peut guérir la bêtise, pas même l'expérience. C'est confirmé par la vitesse et le joule. Cela a démarré à Liège avec une tête de taureau rouge placardée pour sublimer la devise de la province : «Forçons l'avenir.» Les organisateurs ont présenté un membre du CNRS subventionné, caution des performances. Après l'urine en 2000, le sang sera congelé. On tremble. Las, les préservatifs NF des contrôles sont troués : certains ont pu se gaver comme des oies blanches et se fabriquer des moteurs douze cylindres hors normes avant la Grande Boucle. Une petite trentaine de jours en compétition, espacés de cures de plus d'un mois pour une assimilation aux produits vétérinaires et oxygénant du muscle. Le patron du Tour qui n'en a également cure a déclaré : «Il fallait foncer : fonçons.»
Les coureurs ont dit OK. Tête baissée face au vent, ils ont transformé le vélo en un sport à voile et à vapeur. Après la démonstration «singing in the rain» à 53,71 km/h des Corvettes de l'US Postal au contre-la-montre par équipes, la chevauchée de 202 km sans fatigue de Virenque (35 ans) avec sa Porsche mieux réglée qu'à l'ère Festina, la Ferrari d'Armstrong en est à 41,6 km/h de moyenne. Jean-Marie Leblanc disait en 1997 : «Dans la lutte antidopage, on a toujours un train de re