Pékin, correspondance.
La cérémonie était assurément démesurée : à l'occasion de la modeste signature d'un contrat de deux ans d'un jeune joueur chinois au centre de formation de l'Olympique de Marseille, Robert Louis-Dreyfus, président d'Adidas et actionnaire majoritaire de l'OM, et Vivian Corzani, directeur général du club, avaient fait samedi le déplacement à Pékin. Gai Yang, 17 ans et 1,82 m, rejoindra ainsi début août le centre de formation phocéen où il a déjà effectué un stage de six mois.
Mais l'enjeu dépasse largement l'intérêt sportif du jeune Chinois. La Chine, par sa taille, s'avère un immense vivier de joueurs, et surtout de supporters : les grands clubs, et en particulier les Français réputés pour la qualité de leurs centres de formation, espèrent donc les séduire. Le pays comptait 4,3 millions de licenciés en 2002 : proportionnellement, la France en possède dix fois plus. Mais la popularité du football aidant, la Chine rattrape vite son retard, et la volonté affichée par l'OM de développer des «opérations de sensibilisation et de formation des jeunes joueurs chinois» prend dès lors tout son sens.
Marketing. La Chine est aussi un florissant marché : Robert Louis-Dreyfus l'a bien compris. Les grandes machines du foot européen s'y livrent une farouche concurrence pour faire du supporter local un client et un consommateur. L'an dernier, le Real Madrid s'était fait offrir une lucrative tournée en Chine et en Asie, avec David Beckham et Zinédine Zidane. Manchester Unit