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Lance torpille

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L'Américain remporte sur le fil au Grand-Bornand sa troisième victoire d'étape d'affilée dans les Alpes, ne laissant même plus de miettes à ses concurrents.
publié le 23 juillet 2004 à 1h32

Le Grand-Bornand, envoyé spécial.

La présence de Dieu sur les routes de France ne faisant plus l'ombre d'un doute, le suiveur d'ordinaire sobre et frugal, toujours tenu par sa morale bourgeoise, s'est mis à glouglouter l'absinthe avec un jour d'avance, le Tour ne rentrant dans le Jura qu'aujourd'hui. Lance épuise les philosophies les plus solides. Car, hier, il a à nouveau remporté le sprint devant Andreas Klöden et Jan Ullrich (T. Mobile), s'adjugeant sa troisième victoire consécutive dans les Alpes à l'issue de 204 km et cinq cols : «C'est incroyable ! Mais l'homme du jour, c'est Floyd Landis qui a mené l'ascension dans le dernier col : personne ne pouvait le suivre. Je lui dédie ma victoire et bientôt son jour viendra.» Le divin nous gâte. C'est son effet plaisant, il est facétieux. Bref, il fait le mariole jour après jour et rend chèvre la presse qui écrit des cantiques en latin avec un entonnoir sur la tête. On en devient tout chose car Klöden, dans une contre-attaque sèche aux 800 mètres, croit alors lever les bras. Non. Car Armstrong relance. Landis, Ullrich sont dans sa roue et l'Américain fond sur le vainqueur de Paris-Nice 2000.

Que dire sur Basso ? 4' 09"au général. Sur Klöden ? 5' 11". Et sur ce cher Jan Ullrich ? 8'. Que dire de plus ? Vite les sacrements ! La presse s'apprêtait à écrire les mérites comparés de Lance et d'Eddy. Mais là, Dieu a mis son doigt dans la Remington qui crépitait : «Moi le Cannibale ? [surnom d'Eddy Merckx, ndlr] Non ! C'est la plus grand