Lons-le-Saunier, envoyé spécial.
Ce champion qui nous enchante chaque jour davantage par son esprit universel marqué par une immense culture s'est laissé aller à son penchant naturel au despotisme. L'amour-propre est chez lui devenu esprit de domination absolue. Vendredi, l'étape est revenue à l'Espagnol Mercado (Quick Step), qui faisait partie d'une échappée de six coureurs partie au km 18. Lance, emporté par une cruauté imbécile, a humilié un coureur, Filippo Simeoni, qui avait tenté de sortir au km 32 et qui fut immédiatement suivi du maillot jaune.
Diffamation. On comprend Simeoni. Son équipe n'a rien gagné. Mais Armstrong ? Pourquoi sortir de son cabinet de travail ? Tout cela pour courir après un domestique ? Simeoni n'a pas volé ses gages ? Non. A piégé des lapins sur les terres de son seigneur ? Non plus. Lance, lui, est déjà à l'Académie du Tour. Un immortel ne fait pas l'enfant comme ça. Avait-il à nouveau besoin de prouver son incomparable supériorité ? Il ne fait que ça. Pourquoi Simeoni ? Ce dernier avait reconnu se doper à l'EPO sur les prescriptions du médecin personnel de Lance, Michele Ferrari. Armstrong l'ayant traité de «menteur», Simeoni le poursuit en diffamation : «Je ne suis pas grand-chose, mais j'ai ma dignité à défendre.» Pour que les choses soient nettes au départ de cette vilaine histoire, précisons que Filippo est classé 114e, à 2 h 42 de Lance. Un coureur dangereux. Chaque jour, Filippo Simeoni se place au moment du départ à côté de Lance : «Il ne