Cela fait dix-neuf ans (depuis Bernard Hinault en 1985) qu'un Français n'a pas remporté le Tour de France. Et l'on ne voit pas, dans des conditions de course équitables, qui pourra mettre un terme à cette série noire sans précédent. Toutefois, la jeune classe tricolore s'est fait remarquer cette année. Prémices de jours meilleurs ou circonstances exceptionnelles ? L'analyse de Marc Madiot, directeur sportif de la Fdjeux.com et ancien coureur (champion de France 1987, et double vainqueur de Paris-Roubaix en 1985 puis en 1991).
Thomas Voeckler, Sandy Casar... C'est bon pour l'avenir du cyclisme français ?
On sent bien que ça a déclenché un besoin de régénérescence. Il y a un mouvement qui s'est ébauché, porté par une génération qui accroche. Il faut la soutenir, elle en a besoin, mais sans tomber dans l'extase. Il faut être prudent et ne pas les idolâtrer avant l'heure. Surfons sur cette vague, mais en gardant de la distance et sans tomber dans un optimisme béat, car on sera forcément déçus.
Cette génération est-elle différente de la vôtre ?
C'est la génération Internet, ils savent ce que sont les médias, ce qui n'était pas le cas des coureurs de ma génération. Ils savent se servir d'une caméra. Un gars comme Voeckler, il se balade devant une caméra. Ils sont complètement de leur temps. Ils ont beaucoup de chance : ils ont un fonds de commerce fabuleux pour peu qu'ils sachent le renouveler et qu'ils ne fassent pas de conneries. Ça peut être fabuleux pour le vélo mais ce qui me pl