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Libération

Les lieutenants aux «jambes de pierre»

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publié le 26 juillet 2004 à 1h34

Professeur de sport et entraîneur, Antoine Vayer, 41 ans, dirige AlternatiV, une cellule de recherche sur la performance, à Laval (Mayenne). Chroniqueur du Tour pour Libération, il tire le bilan de l'édition 2004.

Armstrong est le seul vainqueur du Tour à ne pas être cacochyme à 33 ans. Il n'a jamais été aussi fort, pour son sixième sacre, à un âge (celui du Christ) où les Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain avaient arrêté leur carrière, usés. Pour Christian Prudhomme, futur patron du Tour, Armstrong est «un dieu», tant il est vrai que Lance a marché sur les autres. Sa grâce divine a crucifié les outsiders, du moins ceux qui n'ont pas abandonné, les «mal-soignés».

Sur les six dernières éditions, les 29 grands cols clés de montagne ont été disséqués par Lance, qui a réalisé 17 fois la meilleure ascension. Cette année à La Mongie, au plateau de Beille, à l'Alpe-d'Huez où à la Croix-Fry, c'est du 100 %. Seul hic à ce Tour de tous ses records personnels, un petit vent sur la deuxième partie de l'Alpe-d'Huez l'a empêché de battre celui de Pantani, qu'on pensait inapprochable.

La moyenne mesurée et comparée en puissances qu'il a développées cette année dans ces cols explique ses victoires : 439 watts. C'est 34 de mieux qu'en 1999, 24 de plus qu'en 2002, 19 de mieux qu'en 2000, 16 de plus qu'en 2003, et 9 de mieux qu'en 2001. Mais surtout c'est à moins de 10 watts des «sommets» de 1995-98 des Indurain, Riis, Ullrich et Pantani, où les hématocrites étaient, pour certains, aux alentou