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Libération

En piste, insolence et toute-puissance

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publié le 5 août 2004 à 1h40

Le torero Miguel Abellan investit son argent dans l'élevage d'autruches. Ça lui donne un sacré estomac. Dimanche 25 juillet à Barcelone, mécontent de voir que le président de la course avait renvoyé les picadors alors que lui estimait que son toro nécessitait une autre pique, il est allé lui brinder ironiquement son combat : «Voyons si à nous tous nous ferons de vous un bon aficionado.» Le président, commissaire de police, a demandé une sanction. Miguel Angel Perera, alors novillero, a eu la même réaction d'amour-propre le 17 juin à Valencia, envers un policier, délégué de l'autorité dans la contre-piste. Dans la matinée du 21 mars, il torée et triomphe. L'après-midi, en civil, mais sans autorisation légale, il assiste à la corrida depuis la contre-piste. Chargé de l'ordre public, le policier le fait déguerpir. Trois mois plus tard, montera à la main, Perera lui brinde son novillo : «Est-ce que tu aurais eu les couilles de faire ce que tu m'as fait à une figura del toreo ?» Réponse du policier, selon la revue 6 Toros 6 : «Ça, tu me le répètes devant un juge et la montera, tu te la mets dans le cul.» Désormais matador, Perera pourrait être interdit dans toutes les arènes de la région de Valencia.

Provocation. Rien à voir avec les injures dont le torero El Barbero (1812-1854) abreuva un jour un président. Il voulait se faire arrêter sur le champ pour ne pas avoir à affronter un toro qui lui faisait peur... Tactique réussie. L'insolence est l'attestation du torero comme héros du