Le FC Istres dispute, samedi soir à Caen, le premier match de Ligue 1 de son histoire. A l'image de la ville, qui ne s'est développée que depuis trente ans grâce à l'industrie militaire et aux entreprises sidérurgiques de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le club local a poussé très vite, trop vite. Faute de stade aux normes exigées en Ligue 1, l'équipe provençale (qui n'a pas de centre de formation) disputera ses cinq premiers matchs «à domicile» à Nîmes, distant de 80 kilomètres. Le coach bosniaque Mehmed Bazdarevic, joueur de classe mondiale (63 sélections avec l'ex-Yougoslavie et sept sous le maillot de la Bosnie-Herzégovine) en son temps et élu meilleur entraîneur de L 2 par ses pairs la saison passée, revient sur les difficultés d'un promu en décalage avec l'élite.
Comment l'un des plus petits budgets de Ligue 2 (3,5 millions d'euros) est-il parvenu à décrocher sa place parmi l'élite ?
L'an passé, on a beaucoup parlé de la solidarité exprimée sur le terrain par les joueurs. C'est sûr qu'ils s'entendaient bien, mais j'insisterais plutôt sur la qualité individuelle de ceux qui, par ailleurs, se sont battus «comme des chiens» : Laurent Courtois, Xavier Gravelaine, Laurent Weber ou Brahim Thiam sont d'abord d'excellents footballeurs. Peut-être aussi que mon arrivée en août 2003 a apporté un peu de fraîcheur dans le travail. Les gars m'ont souvent rendu hommage, certains ont même dit que je n'avais rien à faire en Ligue 2 : pour moi, c'était vraiment extraordinaire. Je me suis