Tokyo, de notre correspondant.
Les supporters nippons partis en Chine soutenir leur équipe nationale, à l'occasion de la finale de la Coupe d'Asie 2004, samedi soir à Pékin, sont rentrés hier chez eux avec des sentiments diffus de joie et de malaise. Joie d'avoir assisté en direct à la victoire nippone par trois buts à un (dont un second but controversé de l'avant-bras, validé par l'arbitre koweïtien). Et amertume d'avoir été à ce point sifflés, moqués et injuriés par les supporters chinois dans les tribunes du stade des Ouvriers de Pékin.
Désastreux. Choqués, de nombreux fans nippons sont revenus dépités au pays. «Il est dommage que les Chinois confondent les problèmes politiques entre nos deux pays et l'amour du football», juge, déçu, Ken, étudiant et capitaine de l'équipe de foot de son université. Pour les autorités japonaises, il y a plus grave. L'accueil désastreux réservé aux joueurs et supporters nippons samedi soir pourrait remettre en cause, selon eux, la configuration de la présence japonaise aux JO de Pékin en 2008. L'heureux Zico, l'entraîneur brésilien des bleus nippons, préférerait de son côté qu'on laisse ces querelles politiques au vestiaire.
Incrédulité ? Excès de naïveté ? Vu l'état critique des relations entre le Japon et la Chine, deux nations qui n'ont jamais réussi à fumer le calumet de la paix, il est clair que la finale de samedi soir dépassait le seul cadre footballistique. Comme si l'événement se jouait moins sur la pelouse que dans les tribunes et to