Quoi de neuf en 2004 ? Un grognard des pistes, matador depuis dix-sept ans et qui a, derrière son visage sec de milan noir vissé sur un corps de colibri en béton, près de 550 corridas de toros scabreux dans les pattes. «Le toro de 5 ans et le torero de 25 ans.» A 38 ans, José Pedro Prados «El Fundi» fait mentir le dicton le plus incrusté dans l'abrupt évangile des certitudes taurines. A 38 ans, le fils d'El Fundi, maçon à Fuenlabrada, Madrid, le petit-fils d'El Fundi, petit producteur de lait, est en France pour l'instant comme la primeur du jour. Il l'avait déjà été l'an dernier: ses combats contre les Miuras, les Palhas, les Cuadri, lui ont valu de recevoir le trophée Popelin, certifié cent pour cent convenable. Sa campagne 2004 en France est aussi convaincante. El Fundi, désigné triomphateur d'Arles, a été excellent à Nîmes, à Toulouse, à Céret, à Mont-de-Marsan. Et a ébloui Vic-Fezensac avec une faena stricte, sincère, exacte, face à Negresco, sérieux toro de la Quinta. Robert Pilés, apoderado d'El Fundi : «Normalement, après avoir affronté tous ces élevages durs et tous ces toros qui donnent des défauts, il ne devrait plus savoir toréer ou être complètement cramé.»
C'est l'inverse qui s'est produit. El Fundi, pendant plus de dix ans, a illustré cette tauromachie de guerre, d'esquives, de poussière soulevée, de demi-passes en coup de vent, d'empoignades précipitées avec les abrasifs toros du fil du rasoir et de la paille de fer. Les Miuras, Victorinos, Aldolfo Martín, Agu