Athènes, envoyé spécial.
Ils y sont. Pour le pire et surtout, ils l'espèrent, le meilleur. Nation souvent moquée, ne sachant pas vraiment elle-même si elle doit se prendre au sérieux comme le raconte l'écrivaine Soti Triantafillou, chroniqueuse pour Libération (lire page 22) , la Grèce inaugure ce soir ses seconds Jeux olympiques, après ceux de 1896. Une «fête» qu'elle a ardemment voulu voir revenir «au berceau de l'olympisme» avant de feindre de s'en désintéresser au point de se mettre à la faute. C'est oublié : depuis quelques semaines, de droite ou de gauche et quels que soient les règlements de comptes et autres embrouilles politico-financières générées par les préparatifs, les officiels n'ont qu'un slogan à la bouche : «Tout est prêt, nous sommes prêts.»
Si on parle de la sécurité, pas de doute, tout est prêt. Il suffisait mercredi de suivre le simple repérage par quelques équipes du parcours cycliste prévu dans la ville pour mesurer à quel niveau se situe l'obsession dans ce domaine : hordes de policiers en tenue kaki, flottille d'hélicoptères, le tout sous l'oeil de Big Brother, le Zeppelin bourré d'informatique qui, très haut dans le ciel bleu d'Athènes, n'a pas manqué la première arrivée d'importance, celle du Queen-Mary 2 (futur hôtel de Chirac et consorts) dans le port du Pirée.
Bondés. S'il s'agit d'évoquer l'état (apparent) des sites, beaucoup seront convaincus que les Grecs, en dépit des prédictions catastrophiques, ont tenu parole. Malgré l'absence de verdure,