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Libération

L'heure de Laure

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Laure Manaudou a remporté hier le 400 m nage libre des JO, première médaille d'or pour la natation française depuis 1952.
publié le 16 août 2004 à 1h46

Envoyé spécial à Athènes

400 m nage libre dames

Or : Laure Manaudou (Fr.) 4'05''34

Argent : Otylia Jedrzejczak (Pol.) 4'05''84

Bronze : Kaitlin Sandeno (E.-U.) 4'06''19

Une star est née. L'expression est galvaudée mais dans le cas de Laure Manaudou, nouvelle championne olympique du 400 m libre (record d'Europe à la clé), elle se justifie pleinement. Si on a la fibre un peu beaucoup patriotique, on s'attardera sur cette vérité étonnante : la Marseillaise n'avait pas retenti dans un bassin lors d'une olympiade depuis 1952. Pour un certain Jean Boiteux. De l'Histoire avec un grand H. De la préhistoire pour la toute jeune gloire de la natation française, âgée d'à peine 17 ans et, de son propre aveu, un peu fâchée avec les dates que l'on apprend à l'école.

Manaudou a passé presque plus de temps dans l'eau des piscines que sur les bancs des classes. Alors hier en écoutant la Marseillaise, elle pensait juste «à ses parents» restés en France, dans leur maison dans l'Ain, à «son copain», un triathlète, et bien sûr en premier «à son entraîneur», qui l'a «emmenée jusqu'ici», Philippe Lucas, «Papa bis», qui l'héberge dans sa maison de Melun (Seine-et-Marne), la coache, l'engueule, la dorlote et la prépare depuis 1999 à un destin exceptionnel. «Hier, on est restés beaucoup ensemble tout au long de la journée», expliquait-il juste après le triomphe de sa protégée, vêtue comme à son habitude d'un débardeur noir largement échancré sur ses biscotos bien musclés.

Ingénue. Manaudou sait qu'elle doit