Lorsqu'on aperçoit la frimousse de cette petite véliplanchiste, on se demande si la malice qu'on y décerne est à la hauteur de la timidité qu'elle affiche. A 26 ans, Faustine Merret dispute ses premiers Jeux (1), mais la Bretonne accumule les médailles mondiales : sept années, sept places de deuxième ou troisième. Jamais de titre. «J'ai déjà battu toutes mes adversaires. Il faut juste que j'arrive à les mettre toutes derrière en même temps.»
En 2000, elle loupe la qualification pour Sydney: «Je n'avais pas bien compris qu'il fallait gérer la compétition entre Françaises avant d'aller aux Jeux.» Sa rivale, Lise Vidal, la Sudiste extravertie, en profite et passe devant. Depuis Faustine a multiplié les préparations physiques, a navigué avec les étrangères, notamment en Australie, pour «échanger et comprendre leur état d'esprit».
La Brestoise est un petit gabarit d'1,63 m pour 55 kg, en comparaison de ses adversaires pour le titre comme la Kiwi Kendall ou l'Italienne Sensini. Un désavantage d'autant plus criant depuis la légalisation du pumping en voile olympique. Une technique qui permet d'agiter soi-même sa voile par petit temps et créer son propre vent pour avancer plus vite. Elle relativise : «Certes, le physique est important en planche. Mais l'endurance prime sur la puissance. Le plus difficile réside dans le fait de produire le geste juste, le mouvement efficace. Et, dans le petit temps, je suis aussi plus légère, donc je décolle plus vite.»
Faustine Merret est montée sur un