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Libération

Bekele dans la foulée

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publié le 20 août 2004 à 1h49

Athènes envoyé spécial

Bekoji-Athènes. Des villages des hauts plateaux éthiopiens au confort (relatif) des villages olympiques, l'histoire semble se répéter, à quelques variantes géographiques près. Abebe Bikila, Mamo Wolde, Haile Gebreselassie. Et aujourd'hui Kenenisa Bekele, vedette annoncée, à 22 ans, de ces XXVIIIes JO d'été. Ils sont les coureurs aux «semelles de vent». Des petits hommes, et des femmes aussi, comme Derartu Tulu, médaille d'or du 10 000 m à Barcelone, que les chemins rouges des collines d'Ethiopie mènent aux sommets de la gloire.

L'un remplace l'autre sans le chasser. Les Ethiopiens sont trop pauvres pour se permettre d'oublier leurs héros. Bekele va succéder à Gebreselassie, sans le tuer. OEdipe n'a pas partout le même visage. Comment pourrait-il simplement imaginer ce meurtre ? «Gebre» est un mythe au pays. L'or du 10 000 m à Barcelone puis à Atlanta. Un film hollywoodien, un rien lénifiant, raconte sa saga, ce qui n'est tout de même pas accordé à tous les athlètes du monde. A 14 ans, Kenenisa se trouvait dans la foule énorme réunie à Addis-Abeba, la capitale, lors du retour triomphal du maître après Atlanta. Inscrit dans un club de cross où son talent avait été remarqué, Bekele eut la chance de lui être présenté le soir même. Il dit souvent : «C'est là que j'ai compris ce que je devais faire.»

Eucalyptus. Le devoir dont il est ici question ne relève pas de la simple ambition d'avoir un jour son nom associé à une paire de godasses, même si aucun coureur é