Nord-Pas-de-Calais envoyé spécial
Quand Patrick Billiau, directeur de l'école Jules-Ferry de Wambrechies, dit : «Si on ne sait pas mieux attirer les jeunes, notre sport va dans le mur», l'homme sait de quoi il parle. Vice-président de la ligue Nord-Pas-de-Calais d'athlétisme, réputé pour avoir les pieds plongés dans la réalité la plus prosaïque de sa discipline, ce Nordiste rond et énergique a signé son contrat d'amour avec l'athlé il y a bien longtemps, à l'issue d'un stage Usep (Union sportive de l'enseignement du premier degré): «Les gamins avaient foiré leurs compétitions, l'un d'entre eux m'a dit: "C'est pas grave monsieur, on peut pas toujours gagner, on a passé un bon moment ensemble." C'est bête comme chou mais c'est resté inscrit dans ma tête pour toujours.»
Concurrence. L'anecdote le fait toujours frissonner même si, depuis, sa passion a eu cent fois l'occasion de s'épuiser. Malgré les années, Patrick Billiau fait partie de ces gars encore capables de se rendre sur une piste perdue pour voir courir des filles et des garçons de tous âges et sans signes particuliers. Son constat alarmiste est celui de tous les praticiens bénévoles ou salariés de l'athlétisme hexagonal : « Un gamin sur deux inscrits dans un club abandonne dans les cinq ans.» Une tendance ancienne et durable à peu près partout. «Depuis 1986, notre nombre de cadets a diminué de 50 %», confirme Sylvain Michel, le directeur des compétitions de la ligue du Nord. Cadets et juniors sont la référence pour mesur