Menu
Libération
Portrait

Manaudou, un caractère bien trempé

Article réservé aux abonnés
A 17 ans, la collectionneuse de médailles a encore une marge de progression.
publié le 21 août 2004 à 1h50

Athènes envoyé spécial

Directs dans les journaux de 20 heures oblige, elle a esquissé un sourire. Parions pourtant qu'une fois à l'abri des caméras elle a dû piquer sa colère. Peut-être contre Philippe Lucas, son entraîneur, compagnon de tous les bons et mauvais moments. Avant même de voir son visage et d'entendre sa réaction contrariée, il était évident que Laure Manaudou sortirait déçue du bassin de la piscine olympique d'Athènes.

La vedette du Cercle des nageurs de Melun-Dammarie voulait deux fois l'or, d'abord sur le 400 m, devenu sa distance de prédilection, puis sur le 800 m, parce que seize fois le bassin exige des filles dures au mal, capables de se surmotiver et de digérer les points de douleur qui éclatent dans les bras et les jambes. Cela, Manaudou l'a appris à raison des 15 ou 16 kilomètres avalés quotidiennement, menu imposé par Philippe Lucas et qu'elle a accepté le jour de septembre 2001 où elle est venue s'installer dans son pavillon de Melun, aux côtés de sa compagne Julia Regianny, une ancienne nageuse.

«Corps parfait». Avant, Manaudou s'était déjà fait remarquer par son caractère trempé et des dons évidents. Les spécialistes vantent aujourd'hui ses longues jambes, des bras puissants, «un corps parfait pour la natation», d'après Lucas. Qualités techniques et physiques résumées par Francis Luyce, enthousiaste président de la Fédération française de natation(FFN) : «Une grande fluidité dans l'eau et une flottabilité exceptionnelle.» Il y avait juste un léger hic