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Libération

Bagdad uni autour de son équipe miraculée

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publié le 26 août 2004 à 1h53

Bagdad envoyé spécial

Personne ne s'étonne plus des rafales de tirs en provenance de la rue Haïfa, un bastion d'anciens baasistes constamment en révolte. Mais, lorsque d'autres déflagrations retentissent sur la rive opposée du Tigre puis s'étendent à l'ensemble de la ville, un père irakien qui nage dans la piscine de l'hôtel Mansour crie à ses filles de s'abriter dans les vestiaires. Il ne retrouve son calme qu'à la vue d'une fusée multicolore, signal de fête et non de guerre. «Un peuple de fous!» grommelle-t-il avant de replonger.

Générateur. C'était le 21 août en début de soirée. L'équipe nationale de football venait de marquer un but contre l'Australie aux Jeux olympiques d'Athènes. En se qualifiant pour la demi-finale, l'Irak faisait un retour triomphal sur la scène sportive internationale après quatorze ans d'absence. A l'Audimat de la poudre, l'événement avait été suivi et célébré dans tout le pays. Mardi soir, en revanche, la nuit a été calme. Seuls quelques chargeurs, remplis dans l'espoir d'une nouvelle victoire, ont été, ici et là, vidés par dépit. «Pourquoi tirer en l'air? Nous n'avons pas gagné!» s'exclame Abdel Latif Abed Ali, propriétaire d'un grand café, dans le quartier de Kassara.

Enveloppé dans sa dichdachah, la robe traditionnelle, un chapelet à la main, il se déclare fier de ses joueurs, malgré la défaite (3-1) contre le Paraguay : «On a bien joué. On ne s'attendait pas à aller si loin.» Il dénonce, comme beaucoup d'Irakiens, une erreur de l'arbitre «pourtan