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Libération

Romain Mesnil retombe de haut

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publié le 26 août 2004 à 1h53

Athènes envoyé spécial

Le beautiful loser a encore frappé. Hier, le plus beau bijou imparfait de l'athlétisme français a fait un aller-retour de quelques heures dans la compétition. Brillant quand c'est gratuit, dans les choux quand c'est payant, champion inachevé, traumatisé par la victoire, toujours embêté de conclure. L'Albigeois Roland Mesnil, 27 ans depuis juillet, ne s'est pas qualifié pour la finale de la perche, échouant trois fois à la barre de 5,70 m. Mesnil est à l'image de sa discipline: aléatoire. Rendons-lui justice : il est plus imprévisible encore que cela. C'est ce qui fait son charme au pays des grosses machines préprogrammées pour la victoire, mais qui fit dire de lui à Robert Poirier, le directeur technique national : «Romain Mesnil est une énigme.»

Syndrome de l'échec. Quelques faits la résument. 2001: Mesnil est cinquième aux Mondiaux d'Edmonton. 2002: il échoue en qualifications aux championnats d'Europe à Munich. 2003: Mesnil confirme enfin tout le bien qu'il inspire depuis ses débuts avec des sauts réguliers à plus de 5,70 m. Il arrive parmi les grands favoris aux Championnats du monde en salle de Birmingham et, comme on dit à Marseille, fait une jolie «cagade» en finale. Un zéro pointé. Cinq mois plus tard, le 6 août à Castres, il passe 5,95 m, à ce jour sa meilleure performance après un 5,92 m en Golden League à Rome.

Cette fois, tout le monde est persuadé qu'il va faire un malheur aux Mondiaux de Paris. Qu'il est temps pour lui d'endosser l'habit d'h