Athènes envoyé spécial
La femme blessée. L'une au physique. L'autre dans son honneur. Toutes deux en disgrâce après avoir connu le sommet. Eunice Barber, 29 ans, l'ex-Rémoise de Freetown (Sierra Leone), aujourd'hui à cheval entre les Etats-Unis et la France, fut probablement la plus aimée et applaudie des médaillés de Paris-Saint-Denis. A cause de sa «gnaque», de son sens du public et du spectacle. De son histoire et de ce qu'elle représente sur la carte des intégrations «à la française». Marion Jones, un an de moins, c'est autre chose. Une autre échelle. Un monstre du sport-business mondialisé. Et avant tout une athlète incomparable : cinq médailles dont trois d'or pour ne parler que de sa seule prestation à Sydney.
Tendue. Elles ne s'étaient jamais rencontrées dans la compétition de la longueur dont elles ne sont pas des figures réellement marquantes, même si la Française est la championne du monde en titre et l'Américaine la 4e meilleure performeuse de la saison (7,11 m, réalisés aux US Trials de Sacramento). Jones est la 10e à se présenter sur le sautoir vers 21 h 30. Tendue, sautillant sur place, se mordant les lèvres. Le départ de la 8e série du 800 m la contrarie et diffère son élan. Elle mord au premier essai. L'Américaine a refusé de faire la moindre déclaration avant le début de la compétition.
Barber, elle, a servi son volontarisme habituel : «Si je vais aux qualifications, c'est pour me qualifier, et si possible dès le premier tour. Je suis le genre de personne qui