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La Chine accourt

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L'or en 110 m haies messieurs et en 10 000 m dames: la Chine prend position en athlétisme, quatre ans avant «ses» Jeux.
publié le 28 août 2004 à 1h55

Athènes envoyé spécial

Doucouré l'avait désigné jeudi comme le favori. Et vendredi le plus fort, c'était lui ou plutôt Liu Xiang, 21 ans, de trois mois le cadet du Français mais désormais très en avance. Liu s'est tout simplement offert le luxe d'égaler le vieux record du monde du Britannique Colin Jackson datant de 1993 (12'' 91). En 2002, il était champion du monde juniors de la spécialité, ce n'est donc pas exactement un inconnu.

Vendredi au départ, Liu c'était, mâchoires serrées et regard mauvais fixé sur le bout de la piste, l'irrésistible wagon avancé de l'énorme locomotive sportive et économique que la Chine met en place pour «ses» Jeux à Pékin en 2008. Ses premiers mots après sa victoire traduisent l'importance de l'événement pour la future hyperpuissance : «C'est une étonnante expérience d'être champion olympique. Aujourd'hui, je pense que les Chinois ont montré au monde entier qu'ils pouvaient courir aussi vite que n'importe qui.»

Et Doucouré ? «J'ai fait ma course, j'ai pris des risques, j'ai tapé. Sur le papier, je suis huitième mais dans ma tête deuxième.» Le rêve brisé. Anéanti sur la 10e haie d'un 110 m promis, à portée de tout le talent qu'il avait démontré quatre jours durant. Doucouré a tout perdu hier soir. L'or, l'argent, le bronze. Et peut-être beaucoup d'illusions. Vendredi, il était sous haute pression et on s'en est rendu compte avec ses yeux fuyants sur les côtés. Vers Liu justement.

Dans les «starts», Doucouré a sa (mauvaise) position, tête relevée comm