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Libération

El-Guerrouj dans l'oeil des sauteuses

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publié le 30 août 2004 à 1h56

Athènes envoyé spécial

Il est 21 h 20 samedi soir au stade olympique d'Athènes et la sauteuse en hauteur américaine Amy Acuff doit encore s'interrompre avant de tenter une barre à 1,99 m. Sa course d'élan couperait la piste, près du virage précédant la dernière ligne droite. Là où Hicham el-Guerrouj et Kenenisa Bekele se lancent dans l'explication finale d'un 5 000 m dont l'un des deux est sûr de sortir en héros.

Pied de grue. L'Ethiopien avait ouvert la semaine d'athlétisme en triomphant sur le 10 000 m. Il détient les records du monde des deux distances. Le Marocain, de huit ans son aîné, a décroché mardi l'or olympique du 1 500 m qui lui échappait depuis Atlanta. Au terme d'un sprint époustouflant, c'est finalement Hicham el-Guerrouj qui s'impose, réalisant un doublé inédit depuis le Finlandais Paavo Nurmi, ce qui ramène tout de même à... 1924. «Avant le 5 000 m, j'ai pensé à Nurmi, dira El-Guerrouj après la course. Je me suis dit : "Si tu veux qu'on se souvienne de toi comme d'un coureur légendaire, il faut gagner ce 5 000 m."» Voilà qui est fait.

Il est donc 21 h 22 au stade olympique et Amy Acuff franchit 1,99 m sous des applaudissements polis. Il faut dire que le concours de la hauteur n'est pas le plus mis en valeur lors de cette ultime soirée d'athlétisme des Jeux. Arrivées dès 20 heures dans leur coin de stade dont seul un quart de l'assistance peut profiter correctement, les douze finalistes n'ont l'attention complète du public et la gloire de l'écran géant que sept