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Libération
Portrait

Diaz l'enchanteur sort de l'ombre

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Depuis l'été, la presse et les spectateurs célèbrent le torero «self-made man» de Linares.
publié le 2 septembre 2004 à 1h59

Linares, envoyé spécial.

C'est l'histoire d'un torero solitaire, plus très jeune, perdu de vue. Un torero oublié, longtemps caché dans l'océan d'oliviers, à perte de vue justement, des sierras de Jaen et qui, expression judicieuse, sort cette année du bois en marquant les esprits. Curro Diaz, 30 ans, toréait ce dimanche chez lui à Linares, dans le nord de l'Andalousie, avec Ponce, El Juli et cette statistique comparative. Depuis son alternative de 1997 il a, en sept ans, toréé autant de corridas, une vingtaine seulement, que El Juli dans ce seul mois d'août.

L'origine de sa déréliction? «J'ai vu l'injustice du monde taurin et je suis parti al campo.» Le campo? Les élevages de la province de Jaen où il a fait toutes sortes de travaux des champs qui lui ont permis de subsister économiquement et taurinement. Curro Diaz: «Au campo j'ai tout toréé, y compris les vieilles vaches et même les cabestros» (les boeufs meneurs). C'est à 14 ans, en donnant quelques passes lors d'un festival à Berja, qu'il a rencontré sa vocation. Son père, qui travaille dans l'administration de l'hôpital de Linares, est un aficionado qui torée en amateur. Il lui donne les premiers conseils, puis le torero de Linares José Fuentes le dégrossit.

Mais Curro Diaz est une sorte de self-made man, un torero lyrique, conduit par sa seule émotion. Il n'a jamais mis les pieds dans une école de tauromachie et ne le regrette pas: «Je ne suis pas un torero de granja [un torero d'élevage à la chaîne, ndlr]. J'ai un problè