Marseille, de notre correspondant.
Comment faire de la Mericasse Queupe un sport populaire ? Très simple : prenez un yacht de 99 mètres de long, le Christina O., ex-propriété d'Onassis, amarrez-le dans le Vieux-Port, à Marseille, et demandez au captain de démarrer. Ce qu'il a fait, jeudi. La seule puissance de ses moteurs envoie valser dans un grand craquement le ponton mobile à côté, où les braves pêcheurs marseillais ont accosté pour vendre leurs gobies. «Enculé ! Gros pédé ! Retourne à l'école !» La Queupe est devenue d'un coup un événement populaire. Facile. A bord du Christina O. (loué par BMW Oracle pour promener du pignouf, dont nous), l'équipage, impeccablement raide dans ses uniformes, fait comme si de rien n'était. La classe, sir. L'exploit dès le départ. Et modestes avec ça.
Dériveurs. Comment faire de la Mericasse Queupe un sport populaire ? Encore plus simple : installez à terre, au bout du Vieux-Port, une sorte de piscine où flottent deux dériveurs de 4,5 mètres, et organisez le championnat des gréements. Vendredi, s'y opposaient le Team Pastaga et le Team Marseillais. Un commentateur commente : «Team Marseillais a des problèmes de stabilité, ah ! Team Pastaga aussi.» Façon passionnante de passer le temps, avant que l'écran géant retransmette les régates de la Queupe. «Savez-vous faire des noeuds ?», demande une pancarte. On peut apprendre : c'est la fête à noeuds-noeuds. Pas grand monde, hélas. Le peuple se fait désirer. Cagnard d'enfer, pas d'ombre, pas un sièg