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Dominique André, à l'aise dans sa prothèse

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L'athlète français a contribué à la mise au point d'un «pied» spécial grâce à un gel qui s'adapte au moignon.
publié le 17 septembre 2004 à 2h11

A quatre jours de son départ pour les Jeux paralympiques d'Athènes, Dominique André, champion handisport, rendait une dernière visite à son ingénieur Fabien Tourneux, dans les faubourgs d'Alès. «On vient de mettre au point un nouveau pied de course qui m'a permis de gagner 2 dixième au 100 m. C'est énorme.» En contrôlant ses «lames», l'athlète se félicite de ce pied spécial qui permet de restituer à 95 % l'énergie emmagasinée par le poids de l'athlète. Recourbé au bout et muni de crampons pour être plus stable, ce système remplace le pied perdu dans un accident de vélomoteur.

Dominique André se souvient qu'il y a seulement dix ans les sportifs handicapés vivaient au «Moyen Age de la prothèse» avec des engins tenus par des grosses ceintures serrées à la taille, semblable à des porte-jarretelles de force «qui foutaient le camp quand vous vouliez courir», rigole le champion d'athlétisme. Et le seul matériel un peu performant existant venait à l'époque des Etats-Unis.

«Un jour, Dominique m'a dit : "Je veux courir, mais je veux courir français"», raconte son orthoprothésiste et mécène Patrick Ducros qui le suit à Montpellier depuis son accident. Restait à imaginer puis à fabriquer un matériel qui puisse lui permettre de faire de la course avec le maximum de confort. Patrick Ducros fait alors appel aux frères Juszkiewicz.

Dans son entreprise de technologie de pointe, Research Electronic Control, Edouard Juszkiewicz travaillait depuis des mois un gel assez souple pour permettre de fab