Le rugby étant également un sport de bons mots, on peut s'attendre ce samedi, à l'occasion du derby atlantique qui opposera le Biarritz olympique (2e) à son voisin de l'Aviron bayonnais (11e) dans le cadre de la sixième journée du Top 16, à un concours d'éloquence dans les tribunes du stade Aguiléra.
Il y a neuf ans que les deux équipes ne s'étaient pas rencontrées. Le 16 mai 1995 reste un jour funeste pour les Biarrots, qui furent battus par Bayonne (9-8). Cette défaite précipita le club de Biarritz dans le groupe A2, on dit Pro D2 aujourd'hui. L'Aviron plongea à son tour à l'issue de la saison suivante. Alors que pour Biarritz le soleil se remet subitement à briller dans l'élite, son voisin, Bayonne, était comme pris par les glaces de la Pro D2. L'exception climatique basque échappe aux esprits les plus scientifiques car simplement six kilomètres, et deux dos d'âne, séparent les deux villes.
Chiens de traîneau. Comment fut vécue cette descente pour les Bayonnais ? Comme «huit saisons en hiver !» Il faut comprendre que, dans cette très longue hibernation dont parle ce Bayonnais, les Biarrots se rendaient faire leurs commissions dans la ville voisine en attelant quatre chiens de traîneau. Quand l'Aviron évoluait dans la division inférieure jusqu'à l'an passé, la Nive était gelée, les brise-glace circulaient sur l'Adour, les chiens hurlaient à la lune, et les supporters du stade Jean-Dauger avaient la goutte au nez. Alors que sur la rive gauche de l'Adour les Biarrots, forts de