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Ces prolos, pros du polo

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Championnat du monde à Chantilly de ce sport de (très) riches, où les joueurs les plus doués ne le sont pas forcément.
publié le 18 septembre 2004 à 2h11

C'est la tradition. A la fin de chaque période de jeu, c'est comme une volée de moineaux qui passe des tribunes au terrain, tout excités. Il s'agit de remettre en place les mottes de pelouse qui ont été arrachées par les sabots des chevaux. Et à ce petit jeu, les femmes, chaussées d'escarpins très chers, ne sont pas les moins acharnées. Voilà le concentré du polo : des chevaux, une pelouse et du beau linge.

Le polo est un sport de riches. Ce n'est pas qu'une idée reçue. Pour jouer il faut des chevaux, beaucoup : cinq au moins par match pour chacun des quatre joueurs d'une équipe. Le cavalier change de poney au bout de chaque période de jeu de 7 minutes. Le meilleur cheval du monde ne tiendrait pas la cadence infernale de ce jeu plus longtemps. Les meilleurs chevaux argentins, les criollo, s'arrachent à 250 000 euros et plus. Peu de joueurs peuvent s'offrir de telles écuries. Mais si le polo est un sport de riches, il est joué par des pauvres. Un sport de mécènes, des propriétaires passionnés qui ont les ressources pour élever et entretenir les poneys. Et qui se payent les services de joueurs désargentés, mais talentueux , pour faire briller leurs écuries dans les tournois.

Jet-set. Partout dans le monde, les équipes sont de subtils mélanges d'héritiers passionnés de sport, et de joueurs pauvres mais doués. L'équipe de France ne fait pas exception. On y trouve un héritier, Gaëtan Charloux, 33 ans. Fils du propriétaire du cru du Médoc Château La Cardonne. Les autres sont des enf