Si, parodiant la célèbre formule de Clausewitz, le sport devait être considéré comme le prolongement de la politique par d'autres moyens, la Ryder Cup, qui se dispute sur les fairways de l'Oakland Hills Country Club, dans la banlieue de Detroit, est un moment important du conflit entre les Etats-Unis et l'Europe. La guerre (biennale) du golf en est à sa 35e édition. De 1927, date de l'ouverture des hostilités, à 1977, elle s'est résumée à une rencontre entre cousins anglo-saxons d'Angleterre et d'Amérique avant que Jack Nicklaus, une des légendes du golf US, n'ait la bonne idée de vouloir élargir le face-à-face à toute l'Europe (en tête vendredi soir à l'issue de la première épreuve).
Démocratisation. Lors du premier choc intercontinental en 1979, l'équipe composée de ce côté-ci de l'Atlantique fut étrillée (17 à 11) par les golfeurs de là-bas. Sur les 35 éditions, les Etats-Unis totalisent 25 victoires. Sauf qu'au cours de la dernière décennie l'Europe, terre natale du jeu, en a glané cinq, dont l'édition 2002, organisée à Sutton Coldfield (Angleterre), contre quatre aux Américains. A Oakland Hills, on attend 40 000 personnes jusqu'à dimanche soir et pas mal de délire autour du match que vont se livrer, en double et en simple, les deux équipes composées des douze meilleurs golfeurs de chaque continent. Aux Etats-Unis, la petite balle blanche figure depuis un bail au catalogue des spécialités nationales, au même titre que le base-ball ou Thanksgiving. Le golf y est presque dé