Hein Verbruggen, président de l'Union cycliste internationale (UCI), est depuis longtemps habité par cette grande idée : le cyclisme professionnel doit éviter les montées et les descentes. Comment comptait-il s'y prendre ? En créant en 2005 le Pro Tour. Mais en quoi consiste cette réforme ? Dix-huit équipes, les plus riches, achètent pour quatre ans une licence qui leur garantit de participer aux épreuves les plus prestigieuses du calendrier mondial. Les organisateurs, toujours selon Verbruggen, ne devraient pas être en reste et acquérir également un droit d'entrée dans ce club fermé. Ainsi le vélo serait propulsé pour de bon dans le XXIe siècle.
Grosso modo telle était l'idée du président Verbruggen, qui s'est inspiré des règles qui régissent le basket américain professionnel (NBA). Mais quid des règlements ? De la lutte antidopage ? Dans une lettre adressée au président de l'UCI, Patrice Clerc, président d'ASO (Amaury Sport Organisation), la société organisatrice du Tour de France, n'accepte pas «cette méthode qui consiste à avancer à marche forcée sans prendre en compte les interrogations légitimes et les suggestions des parties prenantes». Dans ce courrier, Patrice Clerc s'inquiète notamment de trois points : le volet éthique, le système fermé pendant quatre ans et, on le comprend, la somme que les organisateurs devront verser au Pro Tour.
Hein Verbruggen croyait avoir fait le plus difficile. La date du 1er janvier 2005 était arrêtée. Mais, dans cette lettre envoyée le 21